Se retrouver fiché sans avoir reçu la moindre alerte. Voilà le sort qui peut frapper des milliers d’assurés chaque année. Une résiliation pour impayé ou une suspicion de fraude suffit parfois pour qu’un nom soit ajouté à un registre central, à l’insu du principal intéressé. Et cette mention, bien réelle, pèse lourd lorsqu’il s’agit de souscrire un nouveau contrat d’assurance, même une fois les dettes soldées ou l’incident clos.
Le fonctionnement de ce fichier reste largement ignoré du grand public, alors qu’il impacte concrètement la vie de nombreux conducteurs. Pourtant, des démarches précises existent pour contrôler sa situation, obtenir des explications ou faire rectifier une erreur, à condition d’en connaître les codes.
Comprendre le fichier Agira : rôle et fonctionnement pour les assurés
Le fichier Agira occupe une place à part dans la sphère de l’assurance auto en France. Mis en place par l’Association pour la gestion des informations sur le risque en assurance, il centralise toutes les informations relatives aux résiliations automobiles décidées par les différents assureurs. Beaucoup l’ignorent, mais ce registre intervient directement lors de la recherche d’un contrat d’assurance, notamment pour les profils ayant déjà connu une résiliation.
Dès qu’un contrat d’assurance automobile est résilié pour non-paiement, sinistre ou omission, l’événement s’inscrit dans le fichier résiliations automobiles, que peuvent consulter tous les assureurs membres d’Agira. L’idée : permettre aux compagnies de partager une vue d’ensemble sur les profils à risque, en harmonisant la gestion des informations sur le risque. Les données collectées concernent l’identité du conducteur, le véhicule, le type de contrat ainsi que le motif de la rupture.
Bâti à Paris, rue Jules Lefebvre, ce dispositif n’a pas pour vocation de sanctionner mais bien d’outiller les compagnies pour évaluer le risque assurance avant de proposer une couverture. Concrètement, être inscrit dans le fichier Agira peut justifier un refus d’assurance ou une surprime. Les assureurs bénéficient d’une vision claire des antécédents, ce qui limite les fausses déclarations et renforce la transparence du marché.
L’accès à ces données reste strictement limité : seuls les assureurs et quelques organismes agréés peuvent consulter le fichier résiliations. Pour les assurés, impossible d’ignorer l’impact d’une résiliation sur toute tentative de souscription ultérieure : chaque démarche est passée au crible de ce registre partagé.
Pourquoi peut-on se retrouver inscrit dans le fichier Agira ?
Se retrouver dans le fichier Agira ne relève jamais du hasard. L’inscription s’effectue systématiquement à la suite d’une décision de l’assureur, généralement à cause d’une résiliation de contrat motivée par des circonstances précises. Plusieurs raisons, récurrentes ou plus rares, peuvent mener à ce cas de figure.
Voici les principales situations susceptibles d’entraîner une inscription :
- Non-paiement de la prime : après trois mois sans cotisation, le contrat d’assurance est interrompu. L’assureur acte la rupture et transmet l’information au fichier Agira.
- Sinistres à répétition : accumuler les déclarations, même pour des dégâts mineurs, finit par alerter la compagnie. Selon sa politique interne, elle peut décider de résilier le contrat d’assurance.
- Fausse déclaration : fournir des renseignements inexacts sur le bonus-malus, l’identité du conducteur ou le véhicule mène à une radiation immédiate, suivie d’une inscription dans le registre.
D’autres incidents, moins fréquents, peuvent aussi entraîner une inscription : retrait de permis, usage inadapté du véhicule, ou aggravation du risque sans déclaration. La date d’enregistrement correspond toujours à la notification de la résiliation. Dès lors, à chaque demande de nouveau contrat, l’assureur interroge ce fichier avant de prendre sa décision. Ce processus ne laisse aucune place à l’arbitraire : seule une cause factuelle, documentée, justifie la mention.
Inscription au fichier Agira : quels impacts sur vos assurances ?
Figurer dans le fichier Agira, c’est se retrouver face à une barrière invisible lors de toute démarche pour un nouvel assureur. Avant de valider un contrat d’assurance, chaque compagnie consulte le registre recensant les résiliations automobiles à l’échelle nationale. Une simple présence sur cette liste modifie la perception du risque assurance.
Les conséquences pour l’assuré sont concrètes et immédiates :
- Le tarif de prime grimpe. Considéré comme profil à surveiller, l’assuré paie souvent nettement plus cher.
- Le choix se restreint : certaines compagnies peuvent refuser d’emblée tout contrat d’assurance auto à un conducteur fiché.
- Les garanties proposées se limitent parfois à la formule au tiers, réduisant la couverture aussi bien pour le véhicule que pour son propriétaire.
Grâce à ce fichier centralisé par l’association gestion informations risque assurance, les compagnies disposent d’un historique détaillé pour ajuster leur tarification et calibrer leurs offres. Résultat : pour les profils jugés à risque, accéder à une assurance redevient un parcours exigeant, voire semé d’embûches.
Comment savoir si vous êtes concerné et quelles démarches entreprendre ?
Vous soupçonnez une inscription au fichier Agira ? Obtenir l’information n’a rien d’insurmontable. Toute personne ayant souscrit un contrat d’assurance automobile ou ayant été assurée dispose d’un accès à ses propres données. L’association gestion des informations risque assurance, basée rue Jules Lefebvre à Paris, centralise les demandes.
Pour faire le point sur votre situation, il suffit d’adresser une demande écrite à Agira, accompagnée d’un justificatif d’identité (nom, prénom, date et lieu de naissance). Mentionner le numéro de contrat ou la plaque du véhicule accélère le traitement. L’adresse à utiliser : Agira, 1 rue Jules Lefebvre, 75009 Paris.
Prévoyez d’indiquer plusieurs éléments dans votre courrier :
- Vos coordonnées complètes : nom, prénom, adresse postale.
- Le motif de la demande : « accès aux données du fichier résiliations automobiles ».
- Une copie recto-verso de votre pièce d’identité.
La réponse est transmise dans un délai maximal de trente jours, conformément à la réglementation. En cas d’inscription, vous recevrez la date de l’enregistrement, le motif de résiliation indiqué par l’assureur et les détails transmis. Si une erreur s’est glissée, il est possible de demander une rectification auprès d’Agira, avec justificatifs à l’appui. L’ensemble du dispositif fonctionne sous le contrôle du RGPD, garantissant à chaque assuré la gestion et la protection de ses données.
Un courrier, une vérification, et parfois une surprise : le vrai visage d’Agira se révèle à l’heure où l’assurance devient un passage obligé. Mieux vaut savoir où l’on se situe avant de tenter d’ouvrir une nouvelle porte, ou de se la voir claquer au nez.


